Félicienne Mercoeur, blanchisseuse dans la tourmente
J'ai retrouvé cette lettre
Dakar le 3 février 1916
Saint Louis
Comme suite à votre Communication n° 377 transmissive d’un demande de rapatriement formulée par Melle Félicienne Mercoeur, j’ai l’honneur de vous rendre compte à la suite d’un requête précédente de l’intéressée, transmise par lettre 1483 du 2 juin, vous avez bien voulu autoriser son rapatriement par le télégramme n°S/G 3004 du 8 juin.
Depuis Melle Mercoeur, convoquée à la Délégation à maintes reprises pour l’accomplissement des formalités nécessaires à sa mise en route, a omis de se présenter. Devant son abstention, j’ai chargé, il y a quelques jours, l’Administrateur Adjoint André de se rendre auprès d’elle pour l’inviter à venir faire établir son passeport, et recevoir un petit secours. Sa démarche a été vaine. M. Mamy vérificateur des Douanes qui s’était intéressée à sa demande et que j’avais prié d’intervenir auprès d’elle pour la déterminer à se rendre à ma convocation vient également de me faire connaître que Melle Mercoeur étant atteinte de la manie de la persécution et l’ayant rangé au nombre de ses persécuteurs, il ne pouvant l’approcher sans inconvénient. Il me semble, en effet (...) qu’elle a perdu l’usage de ses facultés mentales et que son rapatriement ne peut être désormais effectué dans les conditions normales.
J’ai l’honneur de vous retourner le dossier ci joint et de vous rendre compte que la nommée Mercoeur, Félicienne, arrivée à la colonie le 7 Juin 1915 a toujours résidé à Dakar où elle a exercé le métier de blanchisseuse qui lui a permis de vivre au jour le jour. (…) :
Je viens solliciter de votre haute bienveillance pour me rapatrier. Je suis sans travaille d’ici peu de temp mes clientes rentrent toutes en France. Ayant des ennemis qui me portent tort, m’empêchent de travailler Je vous remercie d’avance. Félicienne Mercoeur. Voici l’adresse de mon pays : Pointe à pitre, Guadeloupe;
HS 271